Sur les montants des deux balustres du garde-corps surmontant la cage d’escalier, nous remarquons deux octaèdres réguliers étoilés. Deux autres ornent la rampe de l’étage supérieur. La croyance populaire attribuait jadis un rôle de protection à ce genre de figure.
Ce n’est donc pas un hasard ou dans un but purement décoratif que l’on a placé trois octaèdres réguliers étoilés en sentinelles au sommet des escaliers d’accès aux combles. Lieu hautement stratégique, vital même pour la survie de la famille, le comble devait être protégé contre le feu, la foudre et aussi les maladies, les maléfices, les malchances, les rôdeurs, les rongeurs, les vermines de toute espèces.
Chef d’œuvre du savoir-faire des charpentiers, l’octaèdre étoilé est une sorte d’étoile constituée de 24 triangles équilatéraux découpés à la scie dans un cube. Objet mystérieux et fascinant, il pointe ses sommets dans les quatre directions des mondes supérieur et inférieur. Ses faces répètent 24 fois la figure de la Sainte Trinité et l’opposent aux forces maléfiques venant de toutes les directions possibles.
A cette valeur spatiale s’ajoute encore une dimension temporelle. Le nombre 24, présent déjà dans la symbolique romane, représente les heures du jour. Mais il peut aussi figurer l’année, l’année lunaire perçue dans sa dualité représentée par les phases croissantes et décroissantes de l’astre.
C’est aussi les chiffres des Vieillards de l’Apocalypse. L’octaèdre étoilé est un symbole puissant et parfaitement ambigu.